la-denutrition-cest-quoi

La dénutrition, c’est quoi ?

Les enjeux de la dénutrition

La dénutrition survient lorsque les apports alimentaires sont insuffisants à couvrir les besoins nutritionnels. Dans les pays d’abondance alimentaire, la cause principale de la dénutrition est l’anorexie, associée ou non à un hypercatabolisme, dont les causes sont potentiellement multiples. Chez les enfants et les adultes jeunes, une pathologie sévère est le plus souvent impliquée : cancer, mucoviscidose, pathologies digestives, insuffisance rénale, respiratoire, hépatique ou cardiaque, brûlures étendues, anorexie mentale… Chez les personnes âgées, ces mêmes pathologies sont retrouvées, mais elles rentrent souvent dans le cadre de la polypathologie et polymédication, avec des troubles de la mobilité, des troubles cognitifs, une dépendance, des troubles buccodentaires ou un isolement social.

On estime à 2 millions le nombre de personnes souffrant de dénutrition en France.

  • A l’hôpital :
    • 1 enfant hospitalisé sur 10
    • 20 à 40% des adultes (notamment 40% des patients cancéreux)
    • 50% des personnes âgées hospitalisées
  • En EHPAD :
    • 30% des résidents (soit 250.000 personnes)
  • A domicile :
    • 4 à 10% des personnes âgées (soit 400.000 personnes)

La gravité de la dénutrition tient à l’importance de la fonte musculaire. Celle-ci est difficilement mesurable précisément en pratique clinique, mais est très corrélée à la perte de poids totale. La perte de poids est l’indicateur le plus sensible de la dénutrition, qu’elle survienne chez une personne mince, de poids normal ou obèse. Les obèses dénutris sont les personnes qui présentent à la fois un excès de masse grasse et un déficit de masse musculaire. L’indice de masse corporelle (IMC) ne contribue au diagnostic de dénutrition que lorsqu’il est < 18,5 chez l’adulte et < 21 chez la personne âgée. Un IMC supérieur à ces seuils n’exclut pas la dénutrition. L’hypoalbuminémie est un marqueur pronostique puissant de la dénutrition.

La dénutrition a des conséquences concrètes mesurables. Le risque de complications médicales et chirurgicales augmente. Les infections nosocomiales sont trois fois plus fréquentes chez les malades sévèrement dénutris que chez les non dénutris. Le délai de cicatrisation des plaies s’allonge, la récupération fonctionnelle est ralentie. Enfin, on constate une augmentation de la durée de séjour à l’hôpital, des réadmissions non programmées et de la mortalité.

La connaissance et le suivi de la pathologie qu’est la dénutrition requiert une connaissance dynamique des marqueurs qui la composent : l’âge, le poids, la taille des personnes, mais surtout un suivi de ces données dans le temps. C’est cette combinaison qui permettra d’identifier les signes précurseurs de la dénutrition. Car c’est au début de l’installation de la dénutrition, lors des premiers kilos perdus, qu’il est le plus aisé d’inverser la tendance. Pour cela, nous devons faire actuellement le constat que le public et les institutions ont peu de données statistiques publiques sur ces sujets.

La prise en charge nutritionnelle a pour objectif une augmentation des apports alimentaires protéino-énergétiques chez un malade qui a peu d’appétit. Cette prise en charge diététique et la prescription de compléments nutritionnels oraux ont montré leur efficacité pour améliorer les apports alimentaires et le poids, réduire les complications et limiter les hospitalisations, sans augmenter les coûts de santé.

Ainsi, la dénutrition est fréquente, a un impact important sur la santé et la qualité de vie des citoyens et grève les coûts de santé. Les outils de dépistage et de diagnostic sont simples, et la prise en charge est efficace.

Pour autant, elle reste une maladie silencieuse, très insuffisamment dépistée par les professionnels de santé et par conséquence insuffisamment prise en charge, ce qui représente indiscutablement une perte de chance pour beaucoup de malades.  

D’ailleurs, « Le collectif de lutte contre la dénutrition note avec satisfaction que le Haut conseil de la santé publique, dans son avis de septembre 2017, « pour une politique nationale nutrition santé PNNS 2017-2021 » avait recommandé de « dépister, diagnostiquer et prendre en charge les patients atteints de pathologie nutritionnelle, dont la dénutrition ». Celle-ci devant être ainsi bien intégrée dans une politique nutritionnelle transversale, portée par le PNNS.

Les principales propositions du collectif

Elles se déploient autour de quatre axes :

  • prévenir la dénutrition
  • dépister la dénutrition
  • prendre en charge la dénutrition
  • mobiliser le plus largement

The form you have selected does not exist.

%d blogueurs aiment cette page :